Periodismo de Impacto

TIZI, l’incubateur de futurs leaders

Depuis, TIZI s’évertue à élever le niveau d’exigence des jeunes citoyens-électeurs vis-à-vis des partis pour les inciter à voter
24.06.2016

Rabat, Maroc
Pour atteindre sa cible, quoi de mieux que le bon canal? Le Printemps arabe aurait-il eu lieu sans les réseaux sociaux par exemple? De ces nouveaux canaux d’échanges et d’informations, naissent des miracles.

Des mobilisations citoyennes si fortes qu’elles sont entendues par les plus hautes sphères du pouvoir. Si la rue était autrefois le lieu de rendez-vous de toute mobilisation, c’est sur la toile aujourd’hui que la voix du peuple résonne. L’initiative indépendante non partisane, TIZI (Tariq Ibnou Ziyad Initiative), l’a bien compris.

Créée en août 2011, en plein Printemps arabe, par un groupe de jeunes partisans marocains apolitiques, sa mission est de lancer des carrières. Loin d’eux l’idée d’incarner un mouvement de contestation. Bien au contraire. La démarche, positive et stimulante, vise à élever le niveau d’exigence des jeunes citoyens-électeurs vis-à-vis des partis, et au passage, de faire émerger les leaders de demain.

Une rampe de lancement en quelque sorte. Alors pour re-politiser massivement ces nouvelles générations et les inciter à aller voter, passer par les réseaux sociaux était une évidence. Zakaria, nommé président, est la preuve incarnée que TIZI s’appuie sur la démocratie. Le mot d’ordre. “Au sein de cette initiative, il ne s’agit pas de rester entre élites.

Je suis là depuis la création sans en être co-fondateur, et pourtant je me suis vu confier la présidence en récompense de mon travail et de mon engagement. TIZI, c’est juste une idée, confie-t-il, sans barrière d’entrée. Les membres fondateurs ne s’intéressent pas à la marque, être un incubateur des leaders de demain serait notre plus belle réussite à tous”.

En effet, si la scène marocaine foisonne de leaders dans l’art, l’économie et le secteur associatif, au sein du paysage politique, ils se font plus rares. Ce projet est donc motivé à lui insuffler de la diversité. Alors ils partent au créneau, organisant chaque année une quinzaine de conférences où sont invités les politiques de tous bords jusqu’au chef du gouvernement Abdelillah Benkirane.

Si les éléphants de la politique au Maroc ne voyaient pas d’un très bon œil, au départ, la mobilisation TIZI, ils s’y sont faits et commencent à investir le champ. Parmi les actions, il y aussi la production de vidéos qui rencontrent un franc succès sur le web et qui donnent à ces jeunes les clés d’un monde politique encore trop souvent obscure. Ce sont aussi des caravanes organisées dans les collèges et les lycées, sûrs que les vertus du leadership s’acquièrent très jeune.

“Être un bon leader n’est pas inné, mais ça s’apprendre” affirme Zakaria. Autres créneaux: la reconnaissance et le soutien. TIZI part chaque année en repérage de ceux qui incarnent les espoirs de demain. Lors de la précédente promotion de ces journées du leadership, quelques-uns se sont vus proposer le financement de leurs études à la Harvard Kennedy School, et deux brillants étudiants ont même été décorés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. De quoi donner des ailes...

Avec deux antennes régionales déjà ouvertes, l’engouement pour cette démarche citoyenne est un constat avéré. Les mentalités changent et peuvent transformer du jour au lendemain les espoirs en réalités. Zakaria assure que “la jeunesse marocaine est en marche, et que personne ne l’arrêtera. Ceux qui veulent le faire n’ont rien compris à l’histoire”. Définitivement, il plane sur TIZI comme un vent d’une ambitieuse liberté et une détermination paisible mais non-négociable.